Avec sa proposition d'autonomie, le Maroc "fait sa part du chemin" mais l'Algérie "empêche les négociations d'aboutir" (Pr. El Ouali)

Dans un entretien à l'hebdomadaire +Valeurs actuelles+, paru jeudi en France, le Pr El Ouali, épingle l'Algérie qui s'obstine à rejeter et "chercher à décrédibiliser" la proposition marocaine pour trouver une issue au dossier du Sahara.

"En suggérant cette autonomie (pour les provinces du sud), le Maroc a fait sa part du chemin. L'Onu le sait parfaitement. Le Conseil de sécurité a demandé, en avril 2007, de négocier une solution politique sur la base de l'initiative marocaine. L'Algérie empêche les négociations d'aboutir", relève l'universitaire marocain.

Dans sa lecture de l'attitude algérienne, le Pr El Ouali considère que l'Algérie "avait été prise de court par la proposition marocaine" en 2007 et "l'importance que lui avait donnée l'Onu" qui "fut un sérieux revers diplomatique pour elle". D'où ses différentes tentatives de "décrédibiliser cette proposition", en orientant son action sous deux angles: les droits de l'homme et l'exploitation des richesses naturelles au Sahara.

"N'étant pas une référence en la matière, l'Algérie a mobilisé des réseaux activistes étrangers et des ONG étrangères créées pour la circonstance", explique le juriste.

Il cite comme exemple la récente mission "mouvementée" conduite par l'Américaine Kerry Kennedy, la présidente de la Fondation Robert-Kennedy, dénoncée pour son manque de neutralité et son alignement sur les thèses des séparatistes.

Pour l'universitaire qui a fait partie de la commission sur la régionalisation avancée au Maroc, ces tentatives profitent de "l'ouverture démocratique que connaît le Maroc depuis une décennie, renforcée par le +Printemps arabe+, qui facilite la tâche à ses adversaires".

"Comme le reste du territoire marocain, le Sahara est devenu un espace ouvert" et l'Algérie a su mettre à profit, selon lui, "certains dérapages qu'on rencontre aussi parfois dans les plus vieilles démocraties", mais qui "ont été habillement exploités et amplifiés par des activistes étrangers travaillant pour le compte de l'Algérie".

"Le paradoxe est que l'Algérie, n'est pas un pays démocratique. C'est pour cela que les véritables démocraties doivent avoir une appréciation exacte de la réalité", et ne pas se laisser influencer, dit-il, en faisant référence à Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu qui "aurait pu s'intéresser aussi à la situation inacceptable des droits de l'Homme qui prévaut dans les camps de Tindouf, en Algérie", relève-t-il.

Pour ce qui est des séparatistes, le Pr El Ouali retient que "le polisario est en perte de vitesse, à l'étranger et dans les camps (de Tindouf), où la population exprime son impatience devant le prolongement du conflit et la dégradation de ses conditions de vie".

"Son image est ternie par la révélation de l'implication de certains de ses dirigeants dans les trafics d'armes et de drogue. A cela s'ajoutent leurs accointances avec les groupes de terroristes qui déstabilisent la région du Sahel. Ils s'attaqueront ensuite à l'ensemble des pays du Maghreb, leur objectif principal", conclut-il.