Après quelques mois de chômage technique, Christopher Ross est de retour sur le dossier du Sahara. Son agenda serait même fixé. L’envoyé personnel du secrétaire général s’apprête à effectuer dans les prochaines semaines une nouvelle tournée dans la région. En attendant ce très attendu rendez-vous, le médiateur américain a profité des travaux de la 67ème session de l’Assemblée générale de l’ONU pour annoncer officiellement sa « reprise » de ses fonctions. Vendredi à New York, il a eu des entretiens avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Margallo. Ross n’y est pas rentré bredouille, il a pu arracher un soutien clair et fort de Madrid à sa mission. « Nous avons rassuré M. Ross du soutien de l'Espagne à la recherche d'une solution stable, pacifique au Sahara Occidental, qui prenne en compte le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des principes et des résolutions de l'ONU » a déclaré Margallo à la presse à l’issue de sa réunion avec Ross. Un bon point dans l’escarcelle de l’américain. La Mauritanie, partie prenante dans les négociations indirectes sur l’avenir du Sahara, a également réitéré son appui à Christopher Ross.
Ross devant le conseil de sécurité
Avant d’initier sa tournée dans la région, l’envoyé personnel du secrétaire général au Sahara devra comparaître devant les membres du conseil de sécurité pour la présentation d’un état des lieux du processus des négociations entre le Maroc et le Polisario. Une réunion qui devrait être à huis-clos. L’annonce en a été faite par Ban Ki-moon lors de son allocution à la 67ème session de l’Assemblée général de l’ONU. Le secrétaire général a notamment reconnu les nombreux obstacles qui se dressent devant la résolution du conflit au Sahara. Et de rappeler que les deux derniers rounds des réunions informelles, la 8ème en juillet 2011 et la 9ème en mars 2012, tenues à Manhasset aux Etats-Unis, n’ont guère enregistré de progrès.
Le passage de Ross devant les Quinze du conseil de sécurité sera suivi par une nouvelle tournée dans la région. Une conséquence logique de la levée, fin août, de l’obstacle marocain à la reprise de la mission du médiateur américain au Sahara. Pour mémoire, en mai dernier, Rabat avait réclamé, haut et fort; le départ de Ross. Une demande qui s’était heurtée au refus catégorique de Washington. Parfaitement conscient de l’influence américaine dans le dossier, le royaume s’est résigné à accepter le retour de Ross. Une concession au « partenaire stratégique» du Maroc.