La gauche suédoise veut un appui de son gouvernement au Polisario au Conseil de sécurité

Une année après la crise ouverte avec le Maroc au sujet du Sahara, des députés suédois reviennent à la charge. Tirant les leçons de la décision du gouvernement de gauche dirigé par Stefan Löfven, au pouvoir depuis septembre 2014, de ne pas reconnaître la « RASD », les parlementaires ont cette fois-ci changé d’objectif.

Ils proposent désormais que Stockholm appuie sur la scène internationale le droit à l’autodétermination si cher au Polisario. Le timing du dépôt de la requête au Parlement n’est pas innocent. Il intervient en effet deux mois avant le début du mandat de la Suède au Conseil de sécurité en sa qualité de membre non-permanent pour la période s’étalant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2018.       

Les députés de gauche (les sociaux-démocrates du Premier ministre, les Verts et les anciens communistes du Parti de gauche) entendent amener le gouvernement à défendre au Conseil de sécurité les mêmes positions en faveur desquelles il plaidait avant de rejoindre le club des Quinze, à savoir l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara et l'exclusion des produits issus du Sahara qui entrent sur le marché des Vingt-sept sous l’étiquette « made in Morocco ».

Le Maroc est appelé à agir

La proposition sera prochainement examinée et débattue au Parlement. Si son adoption est assurée, sachant que la coalition de gauche totalise 159 députés contre 142 à l’opposition, toute résolution qui découle des débats ne sera pas contraignante pour le gouvernement. Mais faut-il pour autant s’en réjouir ?

Les autorités marocaines sont appelées à agir au plus vite. Contrairement aux partisans du Polisario qui mènent des campagnes de lobbying durant toute l’année en Suède, le Maroc est absent sur la scène politique suédoise. Depuis la mission conduite il y a une année par Nabila Mounib, secrétaire général du PSU, qui a eu le mérite de présenter la position du royaume sous de meilleurs auspices aux acteurs politiques suédois, rien de concret n'a été signalé, si ce n'est une visite de représentants du PJD, PAM, RNI et UC à Stockholm.

Pis encore, la chancellerie du royaume est sans ambassadeur depuis janvier 2014. L’échéance d’avril au Conseil de sécurité se prépare dès aujourd’hui. La Suède et la Bolivie sont pressenties pour prendre la relève du Venezuela, de l'Uruguay et de la Nouvelle Zélande au Conseil de sécurité.