Les documentaires sont un devoir de mémoire disait Soumaya Derhourhi. "Le Polisario : l'identité d'un front" de Hassan El Bouharrouti est une très belle initiative et un vrai travail de Pro au service d’une vérité méconnue depuis très longtemps. Il dévoile ce qu’Hassan II avait désigné comme étant l’escroquerie du siècle de l’Algérie de Houari Boumédiène. En même temps, il éclaire le naufrage ultime d’une certaine forme de l'opposition marocaine issue des luttes étudiantes de l’UNEM des années 1970, qui se voulait l’héritière du combat de l’Armée de Libération de Sud (ALN-Sud)… Manipulée par l’Algérie, cette forme de l'opposition marocaine est devenue l’ennemie du Maroc.
" COMBIEN SONT-ILS ENFERMÉS DANS UNE IDÉOLOGIE AUX ALLURES DU MIRAGE ? TOUS ONT DE L'AUTRE CÔTÉ AU MAROC, UN PÈRE, UN FRÈRE, UN COUSIN ANCRÉ EUX DANS LA RÉALITÉ".
« Le Polisario : l’identité d’un Front » est dans la même veine que les documentaire exceptionnels "soudain l'exode" de Reda Benjelloun, et "Sahara, vraies guerres et fausses paix" de Soumaya Derhourhi.
À eux seuls, ces trois documentaires permettent de saisir avec précision la face hideuse du régime des généraux en Algérie, et les drames humains que ce régime a engendré en alimentant depuis plus de trente ans, en dépit de tout bon sens politique, le conflit du Sahara Marocain.
Le Maroc a eu le tort politique et moral de taire pendant longtemps cette tragédie humaine. Les responsables marocains et les partis politiques, dans leur ensemble, ont eux aussi eu le tort de ne pas déployer très tôt toute la force médiatique, intellectuelle et politique pour faire valoir auprès des instances de justice internationales les droits :
- Des 45 000 familles (360 000 personnes) expulsées sur ordre de Houari Boumédiene et d’Abdelaziz Bouteflika en décembre 1975 ; familles pour la plupart établies depuis des générations en Algérie ;
- Des soldats marocains, pour la plupart d’entre eux prisonniers en Algérie pendant plus de vingt ans, en violation des conventions de Genève de 1949 ;
- Des populations séquestrées depuis plus de trente ans dans les camps de Tindouf, dont les enfants ont été élevés dans la haine du Maroc.
Aucune explication au monde ne peut justifier le drame de ces soldats emprisonnés en violation des règles internationales, et de ces familles expulsées ou séquestrées ; Aucune explication au monde ne peut justifier ce drame humain, et finalement ce vrai crime contre les droits de la personne humaine.
Le documentaire de Soumaya Derhourhi "Sahara, vraies guerres et fausses paix", se termine par cette belle conclusion : " Combien sont-ils enfermés dans une idéologie aux allures du mirage ? Tous ont de l'autre côté au Maroc, un père, un frère, un cousin ancré eux dans la réalité".
Cette conclusion rappelle cette histoire singulière de ce père (Khelili Mohamed Salem Rguibi ancien militaire et retraité de l'armée marocaine) qui est marocain, et de son fils (Hmatou Ould Mohamed Salem Rguibi, Président de la RASD) qui refuse de l'être.
L’histoire du Maroc est aussi l’histoire de l'épopée de certaines tribus issues du Sahara, qui ont participé au repeuplement du Maroc, notamment les Oulad Bou Sbaa, les Oulad Delim, ou les Rguibat dont l’un des ancêtres est descendant de Moulay Abdessalam Ben Mechich. Ces tribus, qu’on retrouve jusqu'aux portes de Zemmour, dans la région du Gharb ou aux environs de Fès, ont appuyé ou donné naissance à au moins deux grandes dynasties qui non seulement ont gouverné le Maroc, mais fait l'histoire du Maroc et réalisées l'union du Maghreb à plusieurs reprises !
L’union du Maghreb ne peut (ne pourra jamais) s’établir sur cette volonté constante et irréductible du régime Algérien, d’amputer un des membres de cette union d’une partie de son territoire historique, et finalement de son histoire.