Sahara, vers la reprise des pourparlers ?

Une reprise des pourparlers sur le Sahara est-elle en vue ? En tout cas, l’ONU le souhaite vivement. Lundi 15 octobre, la quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté un nouveau projet de résolution sur le Sahara. Le texte, validé sans vote, invite les différentes parties impliquées dans les négociations à reprendre le dialogue, interrompu depuis la présentation du dernier rapport de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara, Christopher Ross. Le projet de résolution dit appuyer «le processus de négociations initié par la résolution 1754 (ndlr: en 2007).... en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». Le document invite les parties concernées à coopérer pleinement entre eux et avec les efforts engagés sous les auspices des Nations Unies pour une sortie de crise. La résolution, qui sera soumise au vote de l’Assemblée générale des Nations Unies en novembre ou décembre prochain, appelle aussi les parties impliquées à continuer à faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue. Cette attitude, poursuit l’ONU, permettra d'entrer de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des développements enregistrés depuis 2006. Cet appel à relancer le processus des négociations rejoint la position de la partie marocaine, exprimée fin août dernier, suite à un entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le SG de l’ONU, Ban Ki Moon. En effet, le royaume s’était dit disposé à la poursuite de ce processus, initié depuis la présentation par le Maroc de sa proposition d’autonomie en 2007. L’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Mohamed Loulichki, s’est d’ailleurs félicité de la «convergence de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur leur appui au processus de négociation». Pour le diplomate marocain, cette nouvelle résolution «reconnaît ipso facto la nécessité du recensement des populations des camps de Tindouf». Cette position semble être partagée par la délégation de l’Union européenne : «Nous soutenons la demande du Conseil de sécurité que le Haut commissariat aux réfugiés maintienne sa considération d'un recensement», a réaffirmé la Commission de l’UE à New York. Celle-ci a aussi exprimé «sa préoccupation face aux implications» de ce conflit sur la «sécurité et la coopération» régionales, à l’heure où la situation au Mali place toute la région saharo-sahélienne dans une véritable impasse. Avant l’adoption de cette nouvelle résolution, la quatrième commission de l’ONU, avait organisé, du 8 au 12 octobre, des rencontres avec des associations de la société civile mondiale sur la question du Sahara. Ses auditions avaient permis de faire le point sur la situation des droits humains sur l’ensemble des zones disputées dans la région, notamment dans les camps de Tindouf.