Télévision italienne :'Les rapports entre le polisario et AQMI sont presque publics'

Il existent "des infiltrations avérées dans les camps de Tindouf et des contacts presque publics entre le polisario et le réseau Al Qaïda au Maghreb islamique", a affirmé l'animateur de l'émission hebdomadaire "Mezzi Toni", diffusée, dimanche soir, par canal 'TG24'' de Médiaset, consacrée à la prolifération des groupes terroristes au Sahel. 

 

Ce spécialiste des questions internationales,Toni Capuozzo, qui rappelait, entre autres, l'enlèvement d'une humanitaire italienne à Tindouf par "une organisation fondamentaliste" avec la complicité d'éléments au sein des camps, s'est interrogé comment "cette réalité puisse échapper à certains parlementaires italiens qui soutenaient une insignifiante conférence du polisario, qui s'est déroulée ces derniers jours dans les locaux de la région Lazio, à Rome". 

 

"Cette conférence a vu, étrangement, s'impliquer des parlementaires italiens, dont une délégation à même été reçue par la présidente de la Chambre des députés, Carla Boldrini", a-t-il ajouté. 

 

L'invité de cette émission, Arturo Barrelli, un spécialiste des questions de terrorisme international, affirme, de son côté, que des contacts entre le polisario et les groupes terroristes "existent réellement". 

 

"Les nouvelles générations de ce mouvement n'ont fait que renforcer les rangs d'Al Qaïda au Maghreb islamique avec ses différentes branches (MUJAO, Ansar Eddine ), en contrôlant ce territoire et en s'adonnant à toutes sortes de trafic de drogue, d'armes, de cigarettes et d'humains". 

 

"Ce trafic représente, en effet, une source de subsistance pour ce mouvement dans une région difficile", a-t-il poursuivi. 

 

Par ailleurs, les intervenants lors de cette émission ont été unanimes à souligner le danger qui pèse sur l'Europe compte tenu du foisonnement de groupes terroristes au Sahel, une "région instable d'où proviennent toutes sortes de trafic". 

 

"Certains italiens sous-estiment ce danger. Mais en réalité il nous concerne de près", a relevé l'un des intervenants, en faisant allusion aux mesures de sécurité intensives dans les aéroports, à l'augmentation du nombre des immigrés clandestins qui affluent vers les côtes du pays, ainsi qu'aux intérêts économiques de l'Italie dans la région du Sahel.