Tan Tan prépare son Moussem

Tan Tan prépare son Moussem

Ressuscité en 2004, grâce à la volonté Royale, le Moussem de Tan Tan est un levier indispensable pour le développement durable et la réconciliation entre les peuples. 

La  renaissance de ce Moussem, classé en 2008 patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco, était le sujet de l’intervention de M. Benyaich, chargé de mission au palais Royal, également de l’organisation du Moussem depuis 2004. Intervention qu’il a faite dans le cadre du gala du prestigieux “Explorers Club” new-yorkais. 

Cet évènement annuel, organisé dans les salons du Waldorf Astoria, a réuni tout le gotha new-yorkais pour célébrer ceux qui œuvrent en faveur de la recherche et de la science à travers l’exploration. Dont le prestigieux réalisateur James Cameron (Avatar et Titanic), et les astronautes John Glenn, premier Américain à avoir pris part à un vol spatial habité, et Scott Carpenter, un pilote d’essai et aquanaute américain. L’évènement devait aussi honorer pour la première fois un pays : le Maroc. “Le Moussem de Tan Tan illustre également l’histoire d’une ville, d’une région et au-delà de tout du Maroc, un pays attaché à ses traditions mais résolument tourné vers l’avenir”, avait ajouté M. Benyaich, précisant que “durant des décennies, le Moussem a été le lieu de rencontres de plus de 30 tribus nomades du Maroc saharien et d’autres pays limitrophes. Né sous le signe de la paix et de la tolérance, il est devenu un important centre d’échange culturel et économique, en plus d’être un espace de musique, de poésie et de rencontre populaire”. 

Ce Moussem est la parfaite illustration de “l’exploration et de la recherche sur notre ère”. 

Prévue du 4 au 9  septembre, l’édition 2013 aura les Emirats Arabes Unis comme invité d’honneur et permettra à ceux qui y assistent pour la première fois “de découvrir le Maroc en mouvement”. 

Ainsi, le programme de la 1ère journée de cette édition connaîtra une exposition de peinture dans le hall de la municipalité, suivie d’expositions commerciales au stade municipal. 

L’ouverture des tentes thématiques dressées sur la place de la paix et de la tolérance permet de faire découvrir le patrimoine culturel. Elle est prévue le même jour à 16h30 et sera suivie d’une fantasia à laquelle participeront les cavaliers de la région aux côtés d’autres venus des différentes régions du Royaume. 

La fantasia sera suivie d’une course de dromadaires à laquelle  succédera une première conférence sur le patrimoine hassani et la culture des nomades focalisée sur cinq axes. Animé par Abdelaziz El Jazouli, le premier axe portera sur «La culture hassanie: l’un des principaux afflux de l’identité nationale 
au regard de la nouvelle Constitution du Royaume du Maroc». Tandis que le second, s’intéressera au «Rôle de la culture dans le développement économique et social
 des provinces du Sud du Royaume» et le troisième portera sur «Les moyens et les mécanismes de préservation du patrimoine culturel immatériel au Sahara», introduit par Ahmed Skounti. 

Le quatrième axe invite à «Concilier traditions orales et méthodes modernes pour enseigner 
la musique hassanie» (par Ahmed Aydoun). 

Le dernier axe s’intéressera à « La fonction de la poésie dans la société pastorale » (par Mohammed Adiouane). 

La matinée de la  deuxième journée comprendra : L’ouverture d’une exposition sur les activités génératrices de revenus et l’exposition de l’artisanat du Maroc saharien. L’après-midi verra le coup d’envoi du carnaval qui sillonnera les principales artères de la ville et qui sera suivie d’une fantasia (Tbourida) et d’une parade de dromadaires avant de terminer la journée en beauté avec la musique  et la poésie. Une troupe émiratie et des troupes locales et nationales feront la joie des mélomanes. 

Les programmes des journées de cette édition organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi se poursuivront au même rythme : fantasia, parade de dromadaires, randonnées vers l’embouchure de l’Oued Draâ, visite des chantiers de Ch’Bika, entre autres. 

Les habitants espèrent que cela constituera l’occasion de lancer des projets susceptibles de dynamiser les activités économiques de la ville qui manque d’infrastructures et de débouchés pour de nombreux diplômés chômeurs et des milliers d’ex-employés des unités industrielles de pêche  que la crise n’a pas épargnées. Parmi ces derniers, les salariés du Groupe Omnium Maroc qui menacent de mener des mouvements de protestation si leur dossier n’est pas traité. 

D’autre part, les habitants de Tan Tan et ses environs espèrent que le Moussem contribuera à drainer des investisseurs dans cette région du Maroc et dont le potentiel touristique et halieutique est pourtant considérable.

 

Ahmadou El-Katab