Quand l'Algérie parle des droits de l'homme : Le CFDA saisit les instances des Nations unies

Hacène Ferhati, membre de l’association SOS Disparus, fait partie d’une délégation de militants des droits humains qui a été empêchée de se rendre en Tunisie. «Hacène Ferhati a tenté à plusieurs reprises de se rendre au Forum social mondial, une nouvelle fois par voie terrestre au poste de Souk Ahras et deux fois à l’aéroport international d’Alger d’où il a voulu prendre un avion pour Tunis. A chaque fois, M. Ferhati a été refoulé par la police des frontières, sans qu’une explication valable ne lui ait été fournie», selon la déclaration du CFDA rendu publique hier. 

 

Le même CFDA a réagi à cette atteinte à la liberté de circuler par la saisine, le 28 mars dernier, du groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, de la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, du rapporteur spécial sur le droit de réunion et d’association pacifique et de la présidente de la Commission africaine des droits de l’homme. «Le CFDA demande notamment leur intervention auprès des autorités algériennes afin qu’elles lèvent immédiatement l’interdiction de quitter le territoire conformément au Pacte international des droits civils et politiques (PIDCP) et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples», note la déclaration. 

 

Le Front des forces socialistes (FFS), dont des députés assistent aux travaux du Forum social mondial, avait lui aussi dénoncé, du fait de cette interdiction, «cette nouvelle atteinte flagrante et inadmissible à la liberté de circulation». Les députés du FFS, qui se sont opposés au niveau de l’aéroport à l’interdiction dont a été victime Hacène Ferhati, ont estimé dans un communiqué que face au FSM, «un événement qui fait honneur au Maghreb, les autorités de notre pays se sont d’ores et déjà distinguées par une attitude d’un autre âge, en interdisant à des dizaines de jeunes Algériennes et Algériens la possibilité de se joindre à ce ‘’Forum de la dignité’’». 

 

Nos organisations déplorent cette violation de la liberté de circulation de syndicalistes autonomes et défenseurs de droits de l’Homme algériens qui a pour but d’isoler et d’affaiblir la société civile algérienne. Nos organisations appellent donc les autorités algériennes à :

Lever immédiatement l’interdiction de quitter le territoire et ainsi permettre à la délégation algérienne de se rendre en Tunisie pour participer au Forum Social Mondial ; Garantir les libertés de circulation, de réunion et d’association en conformité avec les dispositions de la constitution algérienne et du Pacte international pour les Droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie.

 

ORGANISATION SIGNATAIRES

 

Le Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA), SOS Disparu(e)s, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH), l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), le Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), le Réseau d’Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH) et l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA).