Le Maroc et l’Algérie sont les deux premiers pays importateurs d’armes du continent africain, loin devant les autres. Entre 2011 et 2015, le royaume a augmenté de 528% ses importations d’armes, comprenant l'acquisition de 150 chars américains, selon un rapport de l’Institut international de recherches sur la paix de Stockholm (SIPRI). Sur la même période, le pays a effectué 26% des commandes d'armement du continent, tandis que son voisin s’en est octroyé 30%.
En raison de la course aux armements et des menaces grandissantes dans la région, les dépenses militaires du Maroc étaient amenées à augmenter considérablement au cours des dix prochaines années. Les cabinets internationaux, dont notamment l'Américain Frost & Sullivan, ont alors recommandé le développement d’une industrie militaire locale, qui permettrait de réduire les coûts, mais également la dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers. Cette idée pourrait bientôt voir le jour.
Akhbar Al Yaoum a récemment rapporté que le Maroc s’apprête à lancer une usine de fabrication de divers matériels de défense. Le projet militaire, nommé MCR Technologies, s’élèvera à un coût total de 300 millions de dirhams, et sera une joint-venture réalisée avec le fabricant belge Mecar et le Britannique Cherming, selon la même source. Le Maroc détiendra 10% du capital de l’usine, qui s’étendra sur une surface de 1.000 hectares.
Le projet permettra au Maroc de réduire ses importations de munitions et, surtout, de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers et combler l’écart avec l’Algérie. Le pays voisin a récemment signé avec le géant italien Leonardo-Finmeccanica une joint-venture pour l’installation d’une usine de fabrication d’hélicoptères militaires près de Sétif (est). Le site produira des hélicoptères multifonctionnels Augusta West, qui sont utilisés pour le transport, les opérations d’évacuation et la surveillance, précise le site The North Africa Post.
Dans le même registre, l’autre quotidien arabophone Al Massae rapportait en janvier dernier que suite à un accord, "l’Arabie Saoudite s’est engagé à financer le projet de mise en place d’une industrie militaire au Maroc à hauteur de 22 milliards de dollars". Selon le contrat, ces 22 milliards seront investis dans la période allant de l’année 2016 à 2019. Al Massae ajoutait que les géants Bombardier, Airbus et Thales se seraient engagés à accompagner le royaume dans cette démarche en le dotant des infrastructures et des technologies nécessaires.